Ce livre de réflexion historique remet en question une séquence d’événements qu’on présente d’ordinaire comme allant de soi.
Les conflits mondiaux n’avaient rien d’inévitable. Sans la guerre de 1870, il n’y aurait pas eu de guerre de 14, et sans la guerre de 14, il n’y aurait pas eu de guerre de 39. Or Napoléon III et ses conseillers avaient toutes raisons de ne pas déclarer la première des trois. Si on efface cette anomalie historique qui se trouve à l’origine de l’ensemble, la suite disparaît.
Même après ce mauvais départ, l’incertitude restait grande. La France pouvait se dispenser d’organiser, avant 14, un dangereux encerclement diplomatique de l’Allemagne. Un rideau de troupes pouvait, à Sarajevo, être placé sur le trajet de l’archiduc, et empêcher l’attentat. L’Autriche-Hongrie pouvait accepter une médiation britannique… En 1933, les nazis, minoritaires, n’auraient pas accédé au pouvoir si on ne le leur avait offert. Leur régime se serait sans doute effondré en 1936 si l’armée française était entrée dans la zone rhénane pour en préserver la neutralité.
Elle non plus, l’issue de ces conflits n’était pas connue d’avance. De 14 à 18, le front occidental a manqué d’être rompu quatre fois par les Allemands. En 41, ceux-ci ont été à deux doigts de prendre Moscou. Ils auraient été les premiers à disposer de la bombe atomique si Hitler s’y était intéressé. Le Japon aurait inversé le sens de l’histoire s’il avait attaqué l’Union soviétique de concert avec le Reich, au lieu de s’en prendre aux Etats-Unis.
Rompant avec le fatalisme ordinaire, Nicolas Saudray met en évidence le rôle prépondérant de quelques hommes, avec leurs illusions et leurs faiblesses, dans l’histoire des cent cinquante dernières années.
Chef d’entreprise puis magistrat, Nicolas Saudray a présidé, parallèlement, le conseil d’administration de la Bibliothèque nationale. Il a publié dix romans, dont la Maison des prophètes (prix Méditerranée), et les Oranges de Yalta. À présent, il se consacre à des monuments historiques.
Les deux principaux articles, outre celui du « Bulletin Quotidien », sont dus respectivement à :